Comment intéresser les jeunes à la politique ?

Arnaud Robinet, député UMP, déplore cette situation : « Le problème, c'est que l'on constate parmi les citoyens français une fracture intergénérationnelle. D'un côté, une partie de la population souvent âgée de plus de 30 ans considère le droit de vote comme un devoir ; de l'autre, les plus jeunes, qui ne croient plus en la force du vote ».


Cette résultante n'est pas le fruit du hasard : « Nous sommes, en raison de la crise que nous traversons, dans un monde dominé par l'incertitude, la peur de l'avenir, de se projeter. » Quand on lui demande quelles solutions mettre en place pour redorer le blason du vote et par son biais, de la politique, le député est clair : « Il faut par l'intermédiaire de moyens modernes (réseaux sociaux, blogs, sites internet) mais aussi de façon physique, aller à la rencontre des gens, leur rappeler l'historique du droit de vote, leur expliquer le fonctionnement de nos institutions, du gouvernement, car beaucoup de gens ne savent pas faire la différence entre un député, un sénateur… »



Opération sur les campus



Selon Arnaud Robinet, le manque d'éducation politique de la population serait donc à l'origine du malaise ressenti par la jeunesse française, qui déserte les bureaux de vote. Il interviendra d'ailleurs bientôt à Orgeval pour « sensibiliser les jeunes » mais il l'assure : « sans promotion de ma propre politique ».


Guillaume Lejeune, président des jeunes démocrates, engagé au sein du MoDem, pense, lui, que « les jeunes ne sont pas si désintéressés que cela de la politique, c'est l'offre politique qui ne répond pas à leurs attentes. Cela fait des années que des promesses sont faites et ne sont pas tenues ».
 Pour rétablir le dialogue avec eux, il lance l'opération « Campus Bayrou » et se rendra prochainement avec son équipe, à la faculté de Reims : « Nous avons décidé d'aller voir les étudiants directement sur place et discuter avec eux du programme de François Bayrou, et ils pourront ensuite donner leur opinion sur Twitter ».



Déclencher une prise de conscience



La conseillère générale PS, Sabrina Ghallal, fait le même constat accablant que ses confrères : « Les jeunes n'ont plus confiance en la politique, ils pensent qu'elle est réservée à une élite, dans laquelle ils ne se reconnaissent pas ».


Elle ressent aujourd'hui le devoir de les réinvestir dans la vie citoyenne : « Nous avons mis en place une campagne d'information pour inciter les jeunes à aller voter. Pour cela, nous nous sommes rendus devant les facs, les restaurants… pour distribuer des tracts, mais aussi, par exemple, encourager ceux qui font leurs études loin du foyer parental, à faire la démarche d'aller s'inscrire ou chercher leur carte électorale, pour avoir la possibilité de voter sur place ».


Pour continuer sur sa lancée, l'élue organise le 19 mars des débats dans divers lieux de Reims. « Pour déclencher chez les jeunes une prise de conscience » conclut-elle.
Reste à voir si ces multiples démarches porteront leurs fruits pour l'élection présidentielle à venir.

Source : L’Union du mercredi 29 février