Combien coûtera le champagne pour les fêtes ?

Avec les fêtes, les champagnes à moins de 10 euros vont faire leur apparition dans les hypers. Jean-Paul Pageau, patron des deux Leclerc rémois, s'explique sur ses prix si attractifs. La mise sur le marché de bouteilles à bas prix est liée à la crise économique.

Voici le temps des fêtes. Celui où règne le champagne, inspirant la joie et la célébration. L'image de ce vin mythique, portée par de grands noms incarnant le luxe pour toute la planète, est, semble-t-il, menacée par des milliers de bouteilles dont le prix ne dépasse plus dix euros. Alors que la création de valeur ajoutée de la Champagne est une vraie religion pour certains, d'autres considèrent que ce « luxe » doit être mis à la portée de tous en affichant des tarifs très alléchants.

Le luxe représenté par le champagne menacé

De quoi avoir peur pour la filière champenoise, quand on regarde ce que sont devenus, au fil des ans, les prestigieux foies gras et saumons, deux produits considérés comme luxueux il y a encore vingt ans.

Pourtant il faut être lucide. S'il existe des bouteilles vendues à moins de dix euros, c'est que les volumes existent. Et si chaque famille champenoise se rejette la faute (si tant est que ce soit une faute…), on sait que les palettes se retrouvent aussi bien chez les négociants que dans les coopératives et que chez les viticulteurs. En fait, peu de solutions existent pour enrayer ce phénomène surtout lié aux crises économiques qui se succèdent. Le seul point de rupture reste toujours et encore le prix du kilo de raisin. Plus ce dernier sera cher, plus la bouteille devra subir des hausses de prix. Donc, à un moment où un autre, il deviendra sûrement impossible de maintenir ce type de prix. Autre solution : celle de se mettre d'accord sur une communication interprofessionnelle haut de gamme sur le champagne mettant en avant la notion de rêve, de qualité et d'histoire qui permet d'apporter cette dimension de concentré de plaisir. Là, franchement, ce n'est pas simple !

Source : L'Union - Publié le mardi 27 novembre 2012 à 10H42